Il y a 7 ans, j’écrivais un billet déchirant à propos de la naissance de Ninie où rien ne s’était passé comme prévu. Pour Trotro je n’ai pas voulu me tromper et j’ai donc bien avant ma grossesse fait des recherches sur les différentes maternités autour de chez moi, et, par chance, celle que tout le monde semble particulièrement apprécier est également celle qui est la plus proche de chez moi.
Retour rapide sur ma grossesse
Après 6 longues années d’attente, la perte d’un bébé en 2015 puis la mise en place d’un parcours PMA, je découvre en Octobre que Trotro s’est installé finalement sans aide. Tu imagines ma joie à ce moment là, rapidement rattrapée par la peur d’un nouveau drame : et si encore une fois tout ne se passait pas comme prévu, et si ce petit bébé qui vient de s’installer n’était qu’un mirage pour quelques semaines. Bref, beaucoup de peurs et énormément de doutes jusqu’au rendez-vous prévu en Novembre avec ma gynécologue qui me suis depuis des années et qui a tout vécu avec moi…
Je te passe tous les détails de ma grossesse qui ne sont pas forcément utiles et qui de toute façon pour la plupart ont déjà été partagés avec toi :
- L’annonce de ma grossesse
- Le diabète gestationnel
- Ma fin de grossesse pendant le confinement
- Mon suivi à domicile avec la sage-femme
Ma fin de grossesse compliquée
Si tout n’a pas toujours été très simple à cause de douleurs pendant ces neufs mois, mon dernier trimestre et plus particulièrement mon dernier mois de grossesse me laissera sans doute un souvenir peu agréable.
Je ne suis pas de ceux qui « en font trop », je n’aime pas être au centre de l’attention à cause du mal ou quoi que ce soit et surtout, j’aurais pour cette grossesse aimé ne pas avoir à me plaindre du fait d’être enceinte alors que j’ai attendu des années pour vivre ce moment.
Mais voilà, mon corps en a décidé autrement. J’aime être une maman, ma famille est maintenant complète avec deux beaux enfants en parfaite santé et on s’arrêtera là (même si ma décision d’avoir deux enfants est prise depuis longtemps, je sais maintenant que je ne serais plus jamais prête à passer par tout ça).
Si après la naissance pourtant douloureuse de Ninie j’étais certaine de vouloir un second enfant, la naissance de Trotro pourtant bien plus douce et mieux préparée m’a définitivement convaincue que deux enfants était pour moi ce qu’il y avait de suffisant. La brutalité de l’accouchement et surtout les douleurs et doutes du post-partum sont une épreuve par laquelle je ne souhaite plus passer. Moralement ma fin de grossesse a été très difficile et voir Ninie et Papa Chou se faire autant de souci pour moi n’a pas été une chose évidente à gérer.
J’en arrive directement à mon dernier rendez-vous avec ma gynécologue qui a eu lieu le 15 Juin au soir. Elle commence à me connaître et en me voyant entrer dans le cabinet (clairement au bout de ma vie) elle n’y va pas par quatre chemins et on regarde directement la position de Trotro et l’évolution du col pour un déclenchement dans la semaine car bébé est estimé avec un gros poids.
Elle me propose de déclencher le travail jeudi je lui réponds instantanément que de toute façon le plus tôt sera le mieux (j’ai été clairement traumatisée par la naissance de Ninie et j’ai peur de revivre les mêmes choses dont les douleurs de l’épisiotomie alors qu’elle faisait un kilo de moins si l’on s’en tient à l’estimation du poids de Trotro). Elle prend directement son téléphone et le déclenchement est finalement programmé pour le lendemain matin 7h00. Elle m’annonce qu’elle sera de garde ce jour là jusqu’à 17h00 et pourra donc intervenir en cas de besoin.
Projet de naissance et label
Si j’ai choisi cette maternité suite à de nombreux commentaires positifs concernant l’équipe et la maternité en elle même. Mon choix à également été fait grâce à leur label « Amis des bébés » autrement appelé IHAB qui est pour moi un gage supplémentaire de sécurité et d’accompagnement.
J’ai eu la chance de pouvoir mettre en place un projet de naissance qui a été respecté de A à Z et qui a souvent été mentionné tout au long de la journée. Merci à eux d’avoir pris le temps de le lire car il était carrément complet avec toutes mes attentes mais surtout toutes mes peurs à cause de ma précédente expérience.
La fin d’un voyage de 39 semaines
Nous sommes donc arrivés à la maternité mardi matin à 7h00 et j’ai directement été mise en salle de travail sous monito pendant une heure (le monito ne me quittera pas jusqu’à ce que Trotro soit là).
La première étape de ce déclenchement à été de percer la poche des eaux, à ce moment là j’ai commencé à douter tellement la douleur de l’acte a été vive à cause de la fameuse douleur que je ressens depuis des mois (au niveau du col où la tête de bébé appuie depuis très longtemps). Même avec toute la douceur du monde j’ai eu très mal c’est d’ailleurs cette même douleur qui me poussera à demander la péridurale plus tard dans la journée alors que je voulais attendre le plus possible et pourquoi pas essayer sans.
Une fois la poche des eaux percée le travail se met doucement en place (la sensation est totalement différente d’une rupture spontanée comme je l’ai connue pour Ninie). On nous laisse au calme avec Papa Chou et on aura quelques visites pendant cette attente avec la sage-femme (Anne) et l’élève sage-femme qui m’a demandée si j’acceptais sa présence, la puéricultrice qui s’occupera de Trotro fera elle aussi quelques apparitions pour tout préparer.
Après un moment, et bien que les contractions soient très largement supportables, je demande la péridurale car ma douleur au niveau du col est totalement incontrôlable, et je vais alors vivre un moment particulièrement léger avec un anesthésiste comme on n’en voit rarement. C’est pourtant un vieux monsieur (ouais j’ai le droit de le dire puisqu’il a quand même trouvé moyen de détendre l’atmosphère en me parlant de ma raie et du tatouage que je n’assume pas du tout en bas du dos) mais il est cool et détendu ça fait du bien de voir un médecin comme ça ! Il va repasser plusieurs fois en salle de travail pour me demander comment je me sens et ça fait également plaisir à voir puisque généralement ils font leur boulot et on en entend plus parler.
La péridurale me soulage pratiquement instantanément mais ma douleur « interne » elle est toujours là. La sage-femme me propose une autre position que je ne vais pas tenir longtemps (mais qui fonctionnera) puisque mes jambes sont totalement endormies.
On laisse passer un peu le temps en augmentant l’ocytocine et je me retrouve rapidement à dilatation complète, on laisse alors tranquillement Trotro descendre dans le bassin et on se met en place.
Il est 17h10 quand on s’installe et que l’on commence les poussées. Je demande à faire baisser le plus possible la péridurale afin d’être plus efficace. Les poussées s’enchaînent et bébé progresse bien mais même avec tous les encouragements du monde (ma gynécologue est présente alors que sa garde se terminait à 17h00) bébé se retrouve visiblement coincé au bout de 30 minutes de poussée.
On me fait une rapide échographie et je vois apparaître ce que je redoutais le plus : les fameuses spatules. Je donne tout ce que j’ai pour éviter leur utilisation sous les encouragements de ma gynécologue qui sait que je veux éviter à tout prix éviter de passer par là mais rien n’y fait…
Elle m’explique très rapidement alors qu’elle n’a plus vraiment le choix (à ce moment là, je suis totalement sur une autre planète, je ne laisse rien paraître mais je suis terrorisée, la naissance de Ninie a laissé beaucoup trop de traces et de points), et voilà qu’en deux poussées mon Trotro apparaît : il est 17h51, je l’attrape comme je l’avais demandé sur mon projet de naissance et on l’installe directement en peau à peau où il restera deux heures.
Je ne réalise pas trop ce qu’il se passe autour de moi, l’ambiance dans la salle est carrément calme et sereine, on est très loin de l’agitation de la naissance de Ninie. Là tout est calme, ma gynécologue et les sages-femmes font ce qu’elles ont à faire pendant que je profite de mon bébé. A aucun moment ces premiers instants ensemble ne seront interrompus.
La peur au ventre qui laisse place à la vie
Il est enfin là, c’est la fin de cette peur qui ne m’a pas quittée, celle qui te fait imaginer les pires scénarios. La perte d’une grossesse est un vrai traumatisme, même des années plus tard ça a laissé une trace indélébile. Quand on me demande maintenant je suis la maman de deux enfants même si pour moi ils seront toujours deux et demi.
Trotro est enfin là, ce bébé tant espéré est bien parmi nous. Je n’ai eu de cesse de me répéter tout au long de ma grossesse que bébé sera plus en sécurité dehors qu’à l’intérieur de mon ventre. Moi qui pensait accoucher à 37 semaines (surtout avec les nombreuses contractions à partir du début du troisième trimestre et la menace d’accouchement prématuré), c’est finalement à 39 semaines et 4 jours qu’il est arrivé !
Ce bébé que tout le monde pensait énorme arrive finalement avec un poids de 4,090kg ce qui est quand même un beau poids mais il n’est en rien potelé et semble hyper fragile puisqu’il est très grand 52,5cm. Ce n’est pas ma plus belle photo mais elle est tellement pleine de sens pour moi ! Je me demandais vraiment si j’allais un jour revivre ce moment.
Moi qui me suis toujours imaginée, depuis toute petite maman d’un petit garçon, je suis comblée de voir mes deux enfants !
Retour précoce et post-partum
J’ai tellement mal vécu mon séjour à la maternité pour Ninie que je n’avais aucunement l’intention de rester plus longtemps que nécessaire à l’hôpital. Il a été décidé dès le départ que si tous les voyants étaient au vert nous rentrerions à la maison au maximum 48h après mon accouchement, c’est finalement au bout de 36h que nous avons quitté la maternité.
Je reviendrai dans un autre billet te parler de cette expérience car j’ai beaucoup de choses à en dire et je suis un peu mitigé.
Merci à toi de m’avoir lu jusqu’au bout ! Allez, je file profiter de mon bébé !
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