Après avoir fait un test amusant sur un site-crochet, j’ai confirmé mon manque de sociabilité. Je ne m’en réjouis ni ne m’en soucie guère, mais tout de même, j’aurais peut-être préféré être une personne au contact aisé, une faconde intarissable et un bagou à couvrir le champ des cigales. Je me console en me disant qu’au pire il reste les Sims, ou le multi joueur en ligne ma foi.
Le vrai problème avec ça, c’est que quand tu as un enfant, le contact humain devient INEVITABLE … Le bon vieux temps où tu préfères chercher ton produit plutôt que demander à un vendeur, ou envoyer un mail plutôt que de téléphoner est fini ! Avant je pouvais entrer dans un magasin rempli de collègues de travail et en ressortir incognito… 
Donc je disais, j’ai beau porter mon t-shirt à message subliminal, les gens eux ne sont pas tous aussi « bêtes » que moi et ne s’arrêtent pas à ces considérations puériles.
Ma petite I. outre le fait d’être très mignonne, (attention les garçons j’ai un flingue une pelle et un alibi comme ils disent) elle est en plus très portée sur « faire le spectacle ». Elle capte l’attention par des techniques de psychologie avancée, et se met l’assemblée dans la poche en 3 mimiques. Comme on dit au catch « She is the Showstopper ».
Et forcément, ben toi tu es juste à côté, entrainé dans le vortex social de personnes souvent bien intentionnées qui te disent combien elle est belle, en avance ou sage. Quand elle était bébé elle était « gracieuse », après elle a été « coquine » maintenant c’est une « flèche ».
Et tu fais quoi pendant ce temps ? Eh bien ton attitude évolue toute seule ! Tu passes de monstre social au timide maladif à balai dans les fesses jusqu’à coincé puis sympathique… et les prochains paliers viendront plus tard j’imagine avec l’école et les goûters et autres anniversaires.
Mise en situation numéro 01 : La caisse de l’Hyper
Une queue interminable, des gens stressés d’être encore tombés sur LA caisse où le prix ne passe pas. La petite commence à toucher aux paquets de chewing-gum, aux briquets et aux cartes de recharges … Non, steuplé, et pis là c’est le cri strident et assassin, tout le monde se retourne. « Maintenant j’ai votre attention » la voilà qui se met à faire des coucous à tout le monde et à montrer son T-shirt Moi moche et méchant en disant » c’est Banana ! »
Les gens se détendent, les sourires apparaissent, la température à changée, il suffit de peu pour un jour meilleur, quel pouvoir ces enfants ! Les attentions et les commentaires fusent … elle brille comme une étoile et toi à côté ? Oui toi à côté, qui te sent comme le photobomb de la semaine … 
Tu gères à ta manière ton affichage comme disent les jeunes :
– Tu corriges les gens » c’est une fille ma foi, allez tais toi maintenant ou DODO » (monstre social)
– Tu souris en faisant des petits mouvements de tête comme si tu écoutais un walkman.(timide maladif)
– Tu souris en faisant de petits commentaires sans structure grammaticale : » ah oui » » sûr, clair » « oh lala » » ehhhh ben » (balai au luc)
– Tu souris et tu réponds un peu sauf que tu ne parles pas encore assez fort, » oui elle a 2ans « , » oh c’est son dessin animé préféré on le regarde en boucle » (un peu coincé)
– Tu souris plus naturellement, tu participes à ses bêtises et l’encourage à dire au revoir à la dame en partant, tu remercies les gens si « y’a du like » (sympathique)
Prochaine étape : Tu montres au gens qu’elle connait la chorégraphie du Gangnam Style, mais il faut la lancer et ça tombe bien tu as tes lunettes de soleil sur toi !? On verra …
Mise en situation numéro 02 : IKEA
Ikea, déjà chaud en lui même niveau densité de population, c’est darontopia, le minotopia du parent. C’est vrai tu y vas, tu as tout pour refaire la baraque t’amuser, manger, jardiner, bricoler, dépenser, faire garder l’enfant… Sauf qu’elle n’a pas encore l’âge. D’habitude tu lui tiens la main, elle marche à côté de toi plus ou moins sagement, tu la contiens quoi. Mais bon faudrait voir à ce qu’elle « vive un peu cette petite », donc bon lâchons lui la main. Et la petite suit la maxime « mi casa es tu casa ». Elle court entre les canapés, saute dessus, coupe l’allée pour aller aux télés, fous ses doigts sur l’écran en criant » Bananaaaaa » ensuite elle file aux lits pour plonger dessus, sors les peluches, à envie de boulettes … Et tu te sens encore comme sur l’île du Docteur Moreau, un intrus.
Et là entre deux footings, tu passes de l’ourson aux trois étoiles :
– Tu regardes méchamment le mec qui a failli la toucher avec son caddie, tu la rattrape au vol et la mets dans un sac bleu. Tu prends le raccourci direct aux caisses. (monstre social)
– Tu regarde le prix d’un canapé (que tu as déjà) en la surveillant de loin en priant pour qu’elle t’appelle pas. ça te fait un peu marrer.(timide maladif)
– Tu vas la chercher dignement, tu lui expliques tout sourire qu’on ne peut pas mettre la révolution, sans jeter le moindre coup d’œil autour. Tu ris intérieurement parce qu’elle a bavé sur le canapé d’angle.(balai au derrière)
– Tu cherches le regard de quelqu’un qui a remarqué la furie, Tu lui souris et tu secoues la tête en formant des mots silencieux sur ta bouche, en général le mec te souris et compatis (un peu coincé)
– Tu la suis partout en t’asseyant là où elle saute, tu lui tends des peluches et tu expliques aux gens qui si elle approuve ils peuvent acheter les yeux fermés. Et tu leur dis tout sourire » pas celui là, y’a une tâche maintenant » (sympathique)
Quand tu t’es enfin ouvert, tu joues à cache-cache avec elle, vous faites du basket avec les peluches, et tu la poursuis dans les tunnels entre les chambres d’enfant et tu finis par le rallye-chariot dans les allées.
En résumé, un autre impact d’être un parent c’est que ça va vous permettre de vous ouvrir pro-gre-ssi-vement aux autres et tout ce que vous avez à faire c’est suivre le mouvement !
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