Alors que notre dernier contrôle d’instruction en famille date du mois de Juin 2020. Nous avons reçu, début décembre, une nouvelle convocation pour le 7 Janvier. Si pour le contrôle de Juin c’était assez simple puisque nous étions en fin de cycle 2, celui-ci a apporté sa dose de stress. Nous sommes au tout début du cycle 3 (qui comprend le CM1, le CM2 et la sixième) et donc, bien évidemment au début des nouveaux apprentissages.
La peur d’un retour à l’école imminent
Nous avons ces derniers mois, plus ou moins suivi ce qui se dit sur l’IEF, et surtout la nouvelle « formule » pour garder ses enfants en instruction en famille. Le gouvernement veut absolument que les enfants soient instruits dans des classes. Et non pas à la maison pour des raisons qui me sont, je dois bien l’avouer, totalement obscures et infondées (pour ce que j’en ai compris)…
Nous avons aussi des retours de parents en IEF, qui nous font peur concernant ce futur contrôle. Et puis, mon dernier entretien avec l’inspectrice n’était pas non plus tout rose… Alors bon, on ne sait pas trop à quoi s’attendre…
Et si, il fallait renvoyer Ninie à l’école ? Et si, elle se retrouvait à nouveau au milieu d’enfants qui ne la comprennent pas et qu’elle ne comprend pas ? Et si, il fallait la renvoyer en pleine pandémie dans une classe bondée où les mesures ne sont pas suffisantes ? Et si, il fallait finalement dire au revoir de façon brusque à nos habitudes ?
Comme je l’ai déjà dit, nous avons nos raisons, l’instruction en famille n’est pas un caprice. Non, c’est une nécessité, nous y avons en plus trouvé notre stabilité.
Et puis, un premier contact
Nous arrivons à l’inspection, nous sommes accueillies par un conseiller pédagogique vraiment sympathique.Il explique son rôle à Ninie et la suite des événements pour aujourd’hui. Coco oblige, nous sommes installées dans une petite pièce, fenêtre légèrement ouverte en attendant notre tour. On discute, on a vue sur la cour de récréation juste en face. Ninie, un peu stressée à l’idée de ce contrôle, me dit « elle est bien la cour, mais je veux pas retourner à l’école, regarde ils font n’importe quoi ».
Une vingtaine de minutes plus tard, l’inspectrice entre. Je suis soulagée, ce n’est pas la même que la dernière fois (elle m’avait indiqué être là en remplacement, mais sait-on jamais).
On se dirige à l’étage puis Ninie retrouve la conseillère pédagogique de son premier contrôle. Une femme pleine de bienveillance mais toujours à même de lui faire des pièges pour tester si la miss est sûre d’elle. Moi, je me dirige dans le bureau de l’inspectrice, elle ferme la porte, mon contrôle à moi commence.
Passera, passera pas
J’observe, j’attends, à quelle sauce je vais être mangée ? Va-t-on me juger d’avoir choisi de protéger mes enfants et donc d’avoir fait le choix de l’instruction en famille ? Vraiment, on lit tout et n’importe quoi sur les réseaux sociaux donc je pars défaitiste. Au moins je ne serai pas déçue, juste triste.
Puis elle se met à parler, elle me demande quelques renseignements pour remplir la fiche tout en s’excusant de regarder l’ordinateur pour compléter.
Voilà, une simple petite phrase me détend immédiatement. Ça faisait des jours que je me préparais à me justifier et là je comprends subitement que je ne vais pas en avoir besoin.
Elle a le dossier pédagogique que j’avais soigneusement préparé sur son bureau. Elle le lit et s’arrête sur des petites choses, on en parle, on discute. Ce n’est pas un simple jeu du questions/réponses. Elle écoute, elle prend aussi des notes. Elle comprend parfaitement les raisons qui m’ont poussées à retirer Iris d’une scolarité classique. Le Coco bien évidemment mais pas seulement. Si il a bien été l’élément qui nous a fait sauter le pas pour protéger notre famille, cette idée a toujours trottée dans ma tête pour en quelque sorte « sauver » l’enfance de Ninie, la protéger à cause de sa différence.
Pour en revenir au dossier pédagogique, ça me fait sourire. La dernière fois, l’inspectrice m’avait félicité, la j’ai eu droit à un « c’est vous qui l’avez écrit ? ». Je vais partir du principe qu’il était aussi bien que le précédent.
HPI et précocité à nouveau sur la table
Le fait que la mention HPI (haut potentiel intellectuel) apparaisse sur le papier la fait réagir. Elle me répétera souvent qu’elle n’a aucune incertitude concernant les facultés de Ninie et sa réussite dans « l’école » telle qu’elle soit.
J’ai également mentionné sur le dossier que Ninie avait eu rendez-vous avec l’orthophoniste pour faire un bilan mathématiques en la voyant devant ses difficultés qui sont là depuis toujours. Il en est ressorti que Ninie n’a aucune difficulté mais que son haut potentiel lui joue des tours. Elle en est tout à fait capable. Elle est simplement partie du principe qu’elle est nulle en maths puisqu’elle n’est pas aussi à l’aise avec les chiffres qu’avec les lettres. L’orthophoniste a souligné le fait qu’elle avait rarement vu des bilans comme ça.
En ce moment j’entends pas mal parler de son HPI et voilà que l’inspectrice m’ouvre une porte que je ne soupçonnais pas : les classes EIP (enfant intellectuellement précoce).
La suite de l’entretien va finalement tourner uniquement autour de la suite en fonction de ce HPI enfin pris en compte. Elle va même, chose qui m’a vraiment surprise, prendre le temps de s’installer avec Ninie pour discuter avec elle.
Petite aparté
Il ne me semble pas en avoir parlé ici, mais j’avais totalement abandonné de faire quoi que ce soit début CE1. On sortait d’un CP avec une maîtresse géniale qui avait totalement cernée Ninie. Qui était très à l’écoute en acceptant de lui donner du travail supplémentaire pour l’occuper. En CE1, j’ai pris soin de rencontrer sa maîtresse pour un entretien individuel, elle m’avait dit qu’elle ne faisait pas ce genre de chose sans un papier officiel. J’ai appris par la suite de la part de Ninie que pour l’occuper quand elle avait terminé, elle l’envoyait simplement aider d’autres élèves ce qui ne convenait bien évidemment pas à la miss. Mais, pour ne froisser personne, elle n’avait jamais rien dit.
En ce qui concerne les super-pouvoirs de Ninie, j’en ai déjà longuement parlé dans un billet. Fin de GS, on a enfin mis des mots sur ses maux : HPI, précocité, TOP. Si son TOP a totalement disparu, le reste est bel et bien là. Je ne vais pas revenir sur tout ça, je t’invite plutôt à lire ce billet : HPI – TOP – Les supers-pouvoirs de Ninie !
Et la suite ?
On ressort de ce rendez-vous pleines de confiance, l’une comme l’autre. On s’est empressées de tout raconter à Papa Chou. Il est fier d’elle, il est aussi fier de moi. Ninie n’en perd pas une miette et en profite pour glisser un « je peux avoir un Mcdo? »… Beaucoup trop maline cette enfant.
La suite, et bien on a un peu de travail. Ninie continue bien évidemment l’instruction en famille. Pourquoi changer une façon de faire qui lui permet de se sentir bien et d’apprendre paisiblement ?
Maintenant, nous allons toutefois devoir reprendre les séances avec le psychologue. Au choix de Ninie, quitte à choisir, elle veut revoir René, ce vieux monsieur qui nous a tellement aidé. C’est un peu une figure locale, il fait énormément de choses pour aider les enfants avec des difficultés. Il a été notre sauveur et il est celui qui a posé les mots sur ce qu’avait vraiment Ninie.
On va aussi se pencher sur de l’officiel avec le WISC. Nous devons également lui trouver sa fameuse place en classe EIP pour le collège. La plus proche n’est pas vraiment à côté, mais je veux le meilleur pour elle.
Si elle m’écoutait, je lui dirai à quel point je suis fière d’elle. Fière d’avoir une enfant comme elle. J’admire tous les efforts qu’elle a fait quand elle était scolarisée. Si petite, réussir à enfiler un masque d’élève parfaite simplement pour faire plaisir à la maîtresse. Sa différence, c’est en fait ses super-pouvoirs !
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