Voilà, nous avons sauté le pas : l’instruction en famille fait maintenant partie de notre quotidien depuis un petit moment. Alors, bon ou mauvais choix ?
Pourquoi l’instruction en famille ?
Si le fait de sauter le pas a principalement été motivé par la situation sanitaire, nous y réfléchissions depuis longtemps. Depuis des années nous voulions passer en instruction en famille. Depuis que Ninie est toute petite je dis que la mettre à l’école est plus une source d’angoisse que la sérénité de la laisser entre de bonnes mains pour apprendre et que sa sociabilité se construise peu à peu (ou accessoirement de droper les enfants à l’école et faire un peu sa vie).
Nous avons une relation très fusionnelle et quand elle est entrée en maternelle tout est devenu plus compliqué. Nous sommes passées par une phase plutôt violente d’opposition avec un suivi psy et compagnie. La séparation a été pour elle (et même pour moi) carrément brutale. L’école n’a apporté que des difficultés. Si la séparation est difficile pour tous les enfants, pour Ninie cela a nécessité un long accompagnement, dû à son caractère.
L’accompagnement pour la maternelle
Je me souviens encore de cette période compliquée et des vilains mots que nous avons découverts… Je ne vais pas revenir sur tout ça, j’en ai déjà longuement parlé ici et là. Si l’entrée en primaire a un peu aidé, avec de la « vraie » école, des difficultés sont aussi apparues. Ninie a toujours beaucoup de mal avec les autres enfants, et surtout avec la résolution de conflit. Elle ne sait jamais comment réagir et ça a apporté son lot de problèmes. Quand elle fait face à des difficultés d’apprentissages, elle panique et elle a tendance à se rabaisser. Et au contraire, si ça ne va pas assez vite en classe, elle s’ennuie et elle a l’impression de perdre son temps.
Dernièrement, c’est ce dernier point qui nous a sauté aux yeux : « ça ne va pas assez vite, on ne fait qu’attendre et on apprend rien de nouveau« . Le principal problème avec cette année de CE2 est dû je pense, au double niveau de l’année dernière. Même si clairement elle n’est pas beaucoup allée à l’école avec l’épidémie dont on taira le nom. Depuis qu’elle ne va plus à l’école, nous avons également appris que la miss passait son temps à aider les autres puisqu’elle avait toujours terminé avant et ce genre de comportement avait tendance à la gonfler.
Alors voilà, tout ça a motivé notre choix. Je ne vais pas mentir, ce n’est pas toujours simple, mais j’ai retrouvé une petite fille qui s’apaise de jour en jour.
Ce que l’instruction en famille a changé pour nous
Si j’avais déjà des journées bien remplies, mettre l’instruction en famille en place m’a encore pris un peu de mon temps. Mais la vie à la maison est bien moins tendue. Nous avons moins de contraintes d’horaires, plus du tout de résolution de conflits à 22h, plus de discussion autour du fait que telle ou telle leçon ne soit pas utile… Et surtout je retrouve peu à peu une petite fille qui a confiance en elle et qui s’intéresse aux apprentissages. Elle est toujours un peu sur ses gardes quand nous passons aux maths mais petit à petit elle trouve ses marques. Pour preuve, la division a été acquise en un claquement de doigts et la découvrir lui a donné envie de connaître ses tables !
Le rendez-vous avec le maire
Pour nous c’était plutôt avec la police municipale. Mettre en place l’instruction en famille n’est pas non plus jouer avec l’avenir de ses enfants. Des contrôles sont obligatoires. Ce premier rendez-vous a eu lieu très vite après la déclaration, dans la semaine qui a suivie. Un entretien de 30 minutes pour expliquer notre choix et notre façon de fonctionner (en gros nos supports).
Même si le rendez-vous s’est très bien passé, je regrette un peu que le maire ou au moins sont adjoint ne prennent pas le temps de s’en occuper. Sur toute la commune, nous ne sommes que deux familles à faire de l’instruction en famille, je pense qu’il est assez facile de dégager un peu de temps pour ce genre de rendez-vous.
Le contrôle de l’inspection académique
J’avais pris le soin d’envoyer notre dossier pédagogique d’une vingtaine de pages quelques jours avant celui-ci. J’ai été félicité pour cette production, j’en suis assez fière d’ailleurs.
Normalement, ce contrôle a lieu à domicile mais épidémie oblige, il a eu lieu dans les locaux de l’inspection académique. J’avais tout lu, tout entendu à propos de celui-ci et finalement rien de ce que je pensais ou devait arriver n’a eu lieu.
Ninie n’a pas eu de long texte à lire, simplement des énoncés d’exercices sur la tablette. Je suis restée le temps de 2 petits exercices avec elle, un de compréhension de phrase, l’autre un problème de maths. Ensuite, l’inspectrice est venue me chercher pour mon « contrôle à moi ». Ninie m’a raconté un peu les exercices qu’elle avait eu et la façon dont « la dame a été gentille avec elle ». Cette dame justement, était bienveillante et a félicité Ninie à la fin. Sur tout le contrôle elle n’a fait qu’une erreur sur une leçon que nous n’avions pas encore eu le temps de voir ou sur laquelle nous sommes passées rapidement (l’une et l’autre ne m’ont pas parlé de la même chose).
J’ai souhaité apporter justement une rectification à cela. Certaines leçons ont été certes vues rapidement, mais en presque trois ans de scolarité, les leçons dites de QLM se comptent sur les doigts d’une main. Nous avons donc dû reprendre à zéro. Ce à quoi l’inspectrice m’a répondu « on ne juge pas une quantité de travail à l’épaisseur d’un classeur »… Enfin, bref, tout ce que je sais c’est que ma fille n’avait jamais fait d’histoire avant que je lui fasse l’école moi-même…
Le « contrôle » de l’inspectrice fut plutôt rapide et finalement. Nous sommes arrivées à 09h45 à l’inspection pour en ressortir à 10h20 avec notre avis favorable pour la suite ! Bravo Ninie ! Nous avons reçu quelques jours après le fameux avis favorable. « Ninie travaille dans d’excellentes conditions », bref je suis trop fière d’elle et de moi !
Notre école à nous
Il ne faut pas confondre instruction en famille et école à la maison. Clairement, je n’ai pas une maitresse derrière pour m’envoyer des polycopiés à faire compléter ou des leçons toutes prêtes à donner à ma Ninie. La première semaine était vraiment à « tâtons ». Ninie ayant connu l’école, elle m’a tout de même demandé de rester dans des apprentissages scolaires. Donc ici, pas d’éducation alternative, on suit le programme, ça lui permet d’avoir une bulle de sécurité.
On suit le programme oui, mais à notre manière. Je ne vais pas tout t’expliquer. Le but principal de ce billet était avant tout de te parler de notre choix.
On a commencé la première semaine en revenant sur ce que Ninie avait déjà vue cette année. Pour crontrôler ce qui était acquis ou pas avant d’apprendre de nouvelles choses.
Les leçons à manipuler
J’ai mis en place des leçons à manipuler (tu en as beaucoup de disponibles sur divers sites) pour les maths et le français. La miss adore ça ! Si ces leçons prennent énormément de temps à être préparées, elles sont bien plus ludiques au moment de les découvrir mais aussi de les apprendre. Elle permettent également à Ninie de s’interroger et de se corriger toute seule même si ce qu’elle préfère reste les petites interrogations surprises de Papa Chou en fin de journée.
En complément, en mathématiques, je me réfère à la méthode Singapour qui est magique. Cette méthode avait déjà fait ses preuves lors du confinement où on en avait profité pour revenir sur une bonne partie du programme de maths car nous ne recevions de toute façon pas assez de travail.
Histoire, Géo et Sciences
J’adore l’histoire depuis le collège, j’avais un prof assez exceptionnel et il m’a vraiment donné l’envie de savoir et d’apprendre. Ninie n’avait jamais fait d’histoire avant que nous mettions l’instruction en famille en place. C’est presque pareil pour la géographie… Du coup, en seulement trois mois nous avons déjà vu beaucoup de choses : on a passé énormément de temps sur la Préhistoire et ses deux périodes. Puis les périodes de l’histoire qui viennent ensuite !
En fin de découverte, on complète une grande frise repositionnable, ce qui nous permet d’échanger autour de tout ce que nous avons appris.
Pour la géographie, j’ai un allié indispensable : Les Aventuriers du Rail. On utilise le plateau de la version France pour découvrir les paysages qui nous entourent et la version monde pour apprendre les océans et les continents.
Voilà pour cette petite parenthèse de notre nouvelle vie. Avoir ma princesse auprès de moi sans arrêt est un véritable plaisir et surtout la voir plus épanouie me fait un bien fou car tout ça ne s’est pas fait sans son avis, c’est elle qui a eu le mot final !
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Il ne faut pas hésiter!
Nous sommes en ief depuis 6 ans . Je ne reviendrais pas en arrière… sauf si ça nous est imposé.
Nous avons un rythme, une vie, et des enfants épanouis.
Est ce dur? oui, parfois
Est ce lourd niveau temps ? oui, mais tout est question d’organisation.
En route cette année pour Gs, ce2 ET CM1 …
Bravo pour ce choix dès le départ !