L’exactitude est la politesse des Rois dit-on, et cette chronique arrive donc juste à point comme des Penne Rigate Al dente. Notre petite Iris fête ses 2 ans aujourd’hui et à l’image de la Tour Eiffel ou d’une mégalopole Minecraft elle s’est construite petit à petit et le microcosme familial s’est aussi façonné au fur et à mesure de ses progrès, au final tout le monde a grandi !
La puce ne parle pas encore mais sait très bien se faire comprendre et c’en est d’autant plus touchant, elle demande à ce qu’on joue avec elle, on la poursuit elle se cache derrière les rideaux ou sous un plaid, nous lisons ensemble en tournant les pages en même temps, elle réclame sa maman mais papa aussi, il y a le bisou du soir, le Yéti qu’on partage, les « ça, ça, ça » et surtout le fameux NON, puisque nous sommes en plein dedans.
Alors nous devons transformer un mélodrame en jeu pour qu’elle accepte de faire certaines choses, faire semblant de lui voler sa succulente cuillère de vitamine pour qu’elle veuille bien l’avaler, et comme sa maman sait si bien le faire au moment de l’habiller ou de manger « Alors tu veux mettre quoi? » » tu préfères manger quoi? « , lui laisser le choix justement est vraiment nouveau et très agréable car pour elle tout est un jeu et nous devons sans arrêt lui fixer des limites tout en instaurant un espace pour qu’elle s’affirme et ces petits moments de partage et d’interaction sont des parenthèses à cette opposition constante. On va ainsi commenter tout ce qu’on fait, la questionner sur ce qu’elle voit, il faut sans arrêt parler et échanger. Nous faisons semblant de cuisiner et de téléphoner, mademoiselle est de plus en plus à l’aise avec les nouvelles technologies et commence à se choisir pleins de héros. Elle comprend très bien de nombreuses consignes et finalement nous surprend tous les jours.
Les choses se décantent on pourrait dire et si on rit déjà beaucoup, grâce à elle, on peut s’attendre à encore plus de bonheur pour les années à venir. On sent vraiment qu’à partir de 2 ans tout s’accélère !
Pour voir comment notre bulle a évoluée il suffit de, eh bien déjà suivre le blog Maman Chou qui je l’espère est lu par nos chers compatriotes jusqu’au Canada et sur les Stations Spatiales, notamment l’article sur l’anniversaire où nous avions ce dimanche des enfants qui courraient et jouaient ensemble dans la maison, des couleurs partout, des amis qui comme moi ont fait de la résistance mais sont tous devenus plus sages, responsables, nous avons même un professeur avec un grand P et un futur doctorant avec qui j’ai grandi parmi nous alors que nous étions deux élèves impitoyables et très … dissipés à l’époque. Nous avions la mère de la mère du père de la fille, un bel éventail générationnel pour célébrer la famille.
L’important ici n’est donc pas de dire » Et ouais mon pote on vieilli on est bientôt foutus » et de s’asseoir à la terrasse d’un café en taillant un costard à cette nouvelle génération d’adorateurs de Call of Duty et de Facebook (c’est le cycle, pour rappel nous fûmes à leur âge la génération télé/geek et à l’époque c’était pas un compliment ), mais plutôt de constater l’existence de cette aube nouvelle, cette nouvelle vie dont l’orientation aura été autant naturelle que ce qu’elle nous avait été annoncée par nos parents… et à l’époque on riait.
Parce qu’aussi inconsciemment que cette chronique est une catharsis pour moi et donc beaucoup moins chère qu’un dialogue chez le Psy, nous luttons pour éviter ce virage que nous caricaturons comme le moment où « on est des vieux, il se passe plus rien, fini la jeunesse, moi je veux continuer à m’amuser » et si chacun fait comme il veux, refuser cette évolution c’est comme se laisser bercer par l’illusion de la nostalgie du Retrogaming. Bien entendu ces jeux étaient fantastiques, on prends plaisir à y rejouer à l’occasion, mais ils n’auront plus jamais l’impact de l’époque et restent toujours plus mythiques si on les cantonne à nos souvenirs.
(Notez pour ma défense que je voulais citer Cougars et Démon de Midi à la place des jeux vidéo). » Il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel »,mais je crois que l’on sait tous comme il est difficile de se libérer du passé.
Et spontanément, ce bon vieux Seb a timidement avoué, » Souvent la journée ils nous manquent et quand ils ont une attitude ou des mots d’amour c’est vraiment touchant » comme tout bon poilu nous restons pudiques et réservés sur l’expression de nos sentiments mais tout est quand même dit, être un papa c’est vraiment bouleversant.
Quand je vous disais que je parlerai de transition dans ces chroniques et que j’écrivais Je suis né en 1979 et le 06 décembre 1989 j’ai eu ma première console : une NES avec Megaman … depuis je n’ai pas cessé de ne pas vouloir grandir.
Considérez que les fameux » 2ans » vont être le volume 2 des transitions.