Retour précoce à domicile et post-partum : et si ce n’était pas le bon choix ?

Dès le début de ma grossesse je n’avais qu’une seule idée en tête : rentrer de la maternité afin de profiter de cette nouvelle vie à quatre aussi rapidement qu’il soit possible de le faire. Oui mais voilà, avec le recul je me demande si j’ai fait le bon choix… Je reviendrai avec un autre billet prochainement pour compléter celui-ci à l’occasion des un mois de Trotro la semaine prochaine.

Trente six heures

Si ces 36h à la maternité m’ont semblé être une éternité entre le fait de ne pas être à la maison, de devoir justifier tout ce que je fais avec mon bébé, de devoir vivre au rythme de la maternité, de ne pas être libre d’aller et venir… Mon retour précoce me laisse toutefois un goût amer et je suis assez mitigée. Mais les choses auraient-elles été différentes ?

Si clairement j’ai toujours le sentiment que rester à la maternité une fois l’accouchement passé ne sert pas à grand chose, sur certains points ça peut en tout cas être utile. Allez, je te fais un rapide résumé de mes trente six heures à la maternité qui ont principalement été rythmées par les visites des sages-femmes et des pédiatres pour accélérer la sortie.

Retour en chambre

Après les deux heures de peau à peau dans le plus grand calme qui ont suivi mon accouchement, tout à commencé à bouger autour de nous, sans jamais nous brusquer. Pendant que la puéricultrice s’occupait de Trotro afin de prendre toutes les mesures et l’habiller, on s’est occupé de moi et c’est Papa Chou qui a ensuite pris la relève pour m’aider à m’habiller. On y est allé par étape car j’ai assez mal supporté la péridurale, on m’a même proposé de m’emmener dans ma chambre dans un lit plutôt qu’un fauteuil, mais non, j’ai refusé catégoriquement, après tout, des femmes accouchent tous les jours sans qu’on prenne autant de précautions.

On m’aide donc à m’installer dans le fauteuil, on met Trotro dans mes bras puis on quitte la salle de travail. Et là, le combo hypoglycémie (je n’ai rien mangé depuis des heures, j’ai eu droit juste à une compote sans sucre pendant le travail, vive le diabète, et à de l’eau à volonté puisque j’avais demandé à ne pas recevoir de perfusion d’eau glucosée), fatigue et médicaments se font pratiquement sentir instantanément.

Mes oreilles commencent à se boucher, puis à siffler, j’ai très chaud, je sens que je vais partir loin, j’ai juste le temps de dire « prenez le bébé », on me le choppe rapidement et là je tombe clairement. Je sens une main qui me retient et j’entends très loin « gardez les yeux ouverts » mais rien n’y fait, je m’effondre. Quelques secondes plus tard, je vais sentir qu’on me porte pour me glisser dans mon lit puis qu’on me rafraîchit avec un gant. J’ouvre les yeux : le plus difficile est passé et je reprends doucement mes esprits complétement dans le gaz et nauséeuse. On me demande du coup si je suis accompagnée pour la nuit ou si Papa Chou rentre à la maison, bien évidemment il était prévu dès le départ qu’on passe le séjour ensemble.

Je me « réveille » donc dans mon lit : une chambre individuelle comme demandé, un beau balcon, un frigo et surtout un endroit pour Papa Chou ! Bref, c’est du grand luxe en comparaison de ce que nous avions pour la naissance de Ninie. Finalement on y resterait bien non ? On nous a laissé de quoi manger après cette journée folle, nous avons deux plateaux avec tout ce qu’il faut (ceci n’est qu’un mirage les repas suivants seront très largement différents).

Quand nous sommes arrivés en chambre il était déjà assez tard, nous avons mangé un peu avec Papa Chou puis rapidement les sages-femmes sont venues voir comment je me sentais. La nuit à été rythmée par les changements de couches, les biberons et les aller-retour compliqués pour aller aux toilettes (j’ai bien évidemment une déchirure et je suis allergique aux anti-inflammatoire, donc je suis traitée au paracétamol, on finira quand même par me donner une demi-dose pour me soulager un peu).

Première journée à la maternité

Premier réveil à la maternité, il est 6h du matin approximativement et je remarque assez rapidement que la politique des petits déjeuners est « on a le temps », heureusement on avait prévu un sac avec des cochonneries à manger.

On apprend au cours de la matinée que les papas ont maintenant le droit de sortir du service à condition d’être de retour avant 17h00 (il y a encore quelques jours c’était confinement total en chambre). Papa Chou en profite donc pour faire quelques courses et « remplir le frigo ». Il reviendra avec un Funko Pop de circonstance !

Toute la journée les visites vont s’enchaîner avec les sages-femmes pour des vérifications me concernant, la prise de biberons de Trotro (que l’on doit nourrir à volonté, ça a bien changé et c’est bien mieux), le pédiatre (celui de Ninie) pour le contrôle de naissance. La pédiatre est sympa puisque nous la connaissons mais elle aurait dû prêter quand même plus d’attention à mon Loulou car je n’ai à ce moment là aucune idée de l’épreuve qui nous attend une fois à la maison (c’est sur ce point que je reviendrai lors de mon billet des un mois, mais un seul conseil, quand tu as ton instinct qui te dit qu’un truc n’est pas normal insiste).

Avec Papa Chou nous avons bien compris que pour tenir la cadence il va falloir dormir en même temps que Trotro, il est 19h on décide donc de dormir une fois que les plateaux repas sont débarrassés. Et voilà ce qui m’embête le plus à la maternité : les visites à n’importe quel moment, on dormait bien, les sages-femmes ont débarqué dans la chambre à trois, ont parlé fort alors que nous dormions et l’une d’elle à même un peu trop insisté auprès de Trotro au point de le réveiller : bilan il a pleuré comme jamais pendant très très longtemps et je n’ai presque pas dormi de la nuit !

Premier bain et enveloppé !

Comme nous sortons plus vite de la maternité qu’un séjour ordinaire, on va encore enchaîner toute la mâtinée du jeudi avec des rendez-vous :

  • Pédiatre pour Trotro qui remarque quelque chose mais qui finalement nous dit non c’est bon, c’est une respiration normale pour un nouveau né, si j’avais su…
  • Sages-femmes pour moi.
  • Remise des ordonnances et recommandations pour la sortie.
  • Premier bain de notre mini Chou.

Ce premier bain parlons-en. On m’a proposé deux versions : un bain classique et un bain enveloppé, pour son premier bain j’ai donc choisi la version enveloppé que je ne serais pas capable de reproduire à la maison et clairement, tant que je ne suis pas au calme chez moi j’aime autant ne pas être regardée sous toutes les coutures ni infantilisée sur la façon dont je m’occupe de mon bébé. Ça a également été l’occasion de faire de jolies vidéos et photos, un beau souvenir de ces premiers instants.

Après le bain, on emballe ce qu’il reste de nos affaires puis on prend doucement la direction de la maison où Ninie est avec ses grands-parents (elle ne sait pas qu’on rentre aujourd’hui).

Le post-partum parlons-en…

Je suis actuellement, au moment où j’écris ce billet à J+21 de mon accouchement et je suis de nouveau opérationnelle depuis peu de temps. Si pour la naissance de Ninie j’ai eu du mal à bouger pendant 12 jours complets à cause de mon épisiotomie qui m’a de toute façon fait souffrir pendant des mois, là cette fois, j’ai eu ma journée la plus difficile à J+5 après tout à commencé à s’arranger même si je n’ai réellement marché correctement et bien malgré moi (pour courir faire des examens à Trotro) qu’au neuvième jour après mon accouchement.

5 jours…

J+5 c’est peut-être un signe non ? On reste en moyenne entre 3 et 5 jours à la maternité et je dois avouer que malgré moi ces cinq premiers jours ont été relativement difficiles au point de devoir prendre le téléphone pour appeler SOS Médecins (qui ne se déplace pas dans ma commune).

J’ai eu l’impression de me faire voler ces premiers jours par mon corps : la difficulté de m’asseoir ne serait-ce que pour donner le biberon (j’ai toujours un peu mal si je marche trop longtemps), l’impossibilité à bouger normalement et parlons clairement les douleurs au ventre à ne pas pouvoir aller aux toilettes.

Si nous restons normalement à la maternité c’est bel et bien qu’il y a une raison : la gestion de la douleur, les questions que l’on peut avoir concernant son bébé tout neuf, le repos forcé…

Mon suivi à domicile

Qui dit retour précoce dit forcément suivi à domicile par une sage-femme. J’avais bien une sage-femme, la même qui a fait mon suivi monito pour les dernières semaines, mais si déjà pendant mon suivi avant mon accouchement j’avais quelques doutes, le suivi proposé une fois Trotro né m’a quelque peu déçu.

J’ai trouvé que les réponses apportées aux questions que je pouvais poser étaient plutôt légères et qu’elle insistait un peu trop sur des choses insignifiantes (comme la pilule par exemple et le fait que je pouvais tomber enceinte sans la prendre, perso, j’ai le Juju – à prononcer Djoudjou – complètement hors service tu crois que je pense à ça, là maintenant ?).

Quand au premier rendez-vous après mon retour j’ai annoncé avoir des problèmes pour aller aux toilettes et utiliser du Microlax pour y arriver elle m’a dit très bien, sauf que lors du second elle m’a dit « Mais non, prenez plutôt des suppositoires vous avez mal à cause du Microlax »… Merci pour les douleurs inutiles, soit dit au passage je lui ai dit que je souffrais d’hémorroïdes elle n’a même pas pris le temps de vraiment regarder ou de me donner une crème pour soulager. Heureusement pour moi, ça commence doucement à passer.

Concernant Trotro et c’est peut-être là le plus grave, elle nous a clairement dit au deuxième et dernier rendez-vous « On le déshabille vite, j’ai beaucoup de bébés à voir aujourd’hui »… N’est-elle pas censée prendre le temps de voir chaque bébé surtout quand je vois les remboursements de sécurité sociale ? Je suis très en colère concernant le suivi que mon tout petit a eu car la dernière semaine a été très éprouvante psychologiquement.

J’ai le souvenir d’une sage-femme qui passait au minima une heure à la maison quand Ninie est née, là on en est loin !

La douleur du post-partum

On en parle très rarement, peut-être pour ne pas affoler les futures mamans et je peux le comprendre, mais voilà, le retour à la réalité à été très difficile. Comme je l’ai dit plus haut, je n’ai pas le droit de prendre des anti-douleurs, j’ai toutefois joué avec le feu la douleur était beaucoup trop forte !

Pendant plusieurs jours j’ai donc fait le combo toutes les trois heures paracétamol/ibuprofène. Le fait d’être à la maison m’a permis de la jouer moins sécurité qu’à l’hôpital afin de pouvoir m’occuper de mon bébé. Les douleurs m’empêchaient de me lever, seule la position couchée était jouable et ce n’est pas vraiment envisageable pour moi. J’avais hâte d’accoucher pour retrouver ma forme habituelle ça à donc été un gros choc pour moi de me retrouver complètement dépendante de Papa Chou pour me déplacer, me lever et même monter dans la douche.

La douleur la plus difficile à gérer à été sans aucun doute celle du passage aux toilettes. Alors certes ce n’est pas glamour mais passer cette étape sous silence partout est quand même un sacré truc. Bien que la psychologie y joue beaucoup (la peur des points qui lâchent), la douleur est là aussi et ce qui avait marché pour mon premier post-partum n’a pas forcément été la solution cette fois. J’ai eu des douleurs inutiles dues à la prise du Microlax, j’aurais aimé savoir avant que les suppositoires à la glycérine étaient une meilleure solution !

Je t’ai annoncé plus haut que mon J+5 a été le plus difficile et ce n’est rien de le dire. J’ai eu peur, très peur et bien évidemment très mal. Les laxatifs fonctionnent un peu trop bien avec moi et il a fallu passer par l’étape toilettes et surtout s’essuyer ce qui était clairement impossible. J’ai donc décidé de ne rien dire et d’aller seule à la douche, mais voilà. Une fois dans la douche, je me suis retrouvée avec une douleur ingérable dans la jambe droite que je ne pouvais plus du tout bouger et qui est montée jusque dans la hanche (jambe qui a très mal supporté la péridurale). Papa Chou voyant que je ne revenais pas de la salle de bain a fini par débarquer et me sortir de là tant bien que mal (j’ai un mauvais caractère couplé au fait que je n’aime pas être en position de faiblesse ou me montrer vulnérable, ajoute à ça les hormones et c’est parfait).

Dernier point car comme si ce n’était pas assez, ma sage-femme n’a eu de cesse de me répéter qu’avec un deuxième c’était différent, qu’on était plus détendue… Elle a bien évidemment ajouté que je devais un peu lâcher la bride être moins dans le contrôle (LOL).

Si je me sens différente avec Trotro, plus à l’aise avec lui, plus patiente, plus tout en fait, je me sens aussi plus stressée (et beaucoup plus en manque de sommeil puisque je n’arrive pas à laisser Papa Chou gérer les réveils nocturnes) et j’ai eu droit à des terreurs nocturnes plus vraies que nature depuis mon retour de la maternité (heureusement c’est terminé)… Je suis constamment et en plein jour cette fois toujours dans la peur qu’il lui arrive quelque chose, impossible pour moi de le laisser pleurer quitte à repousser les « à-côtés », même si j’ai toujours fait partie de la team « on ne laisse pas pleurer bébé », je me rends compte que là je suis dans l’extrême.

 

Et toi, tu me racontes un peu ton post-partum ? Comment as-tu géré le retour à la maison ?

Laisser un commentaire prend moins de temps que de lire un article.
Laisser un commentaire permet au blog de vivre.
Il ne faut pas hésiter!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.

Retour en haut