[Billet par Papa Chou]
Chocobo GP
Plateforme : Switch
Date de sortie : 10/03/2022
Genre : Jeu de course
Joueurs : 1-8
Développeurs : Arika
Éditeur : Square Enix
Décidément l’actualité est chargée pour l’univers Final Fantasy ces derniers temps. Entre le remake de l’épisode sacré FF7, FF14 online qui cartonne, les retours sur mobile, Stranger of paradise et l’arrivée de Final Fantasy 16 d’ici plusieurs mois, la licence phare du Jrpg est loin d’être tombée en désuétude.
Depuis 1997 Square Enix a consacré une vingtaine de titres à leur créature jaune adorée, le chocobo, afin de s’éloigner de la relative froideur des Final Fantasy modernes et évoluer dans un univers ultra coloré, kawaii et à l’orchestration qui mets le smile à l’instar de la musique d’intro de ce nouveau titre : Chocobo GP.
Alors certes Chocobo GP marche sur des œufs en s’aventurant sur le territoire de Mario Kart, d’autant plus qu’avec l’annonce des DLC cela ne pouvait pas plus mal tomber, mais n’est-on pas mieux qu’à dos de chocobo ?
Le Carcan des Mario Kart-Like
A chaque fois qu’un jeu de course un peu fun sort on a toujours espoir d’avoir une alternative solide à Mario Kart. Mais même si on veut absolument être emballé, on se retrouve supercritique et il est très difficile d’oublier le maître et le malheureux qui tente sa chance finit toujours par tomber aux oubliettes.
Demandez à Sonic, Crash, Modnation, Diddy Kong, Nickelodeon ou encore Cars … Et disney est en embuscade avec son Disney Speedstorm plutôt prometteur.
Alors que propose Chocobo GP pour se démarquer ?
Un solo étoffé ?
Chocobo Gp vous oblige à passer par la case mode histoire. Pourquoi pas j’ai envie de dire, ça fait du bien d’avoir un peu d’enjeux et de passages rigolos avant de passer au multi, et cela change de l’enchaînement de grand prix bien fade proposé par Mario Kart.
Ce mode va introduire petit à petit tous les personnages et l’ensemble des circuits au passage. Nous pouvons compter au final sur 23 personnages et 9 circuits. Un chapitre correspond à un circuit et il y a neuf chapitres… Même si on a différentes versions, pour l’instant c’est 9 univers différents. *sigh*
L’histoire peut faire sourire avec son ambiance bon enfant pleine de blagues rigolotes, jusqu’à ce que l’on zappe tous les dialogues ce qui arrive plus ou moins vite si l’on est un enfant (la mienne a tenu jusqu’au chapitre 3) ou un adulte (Juste après le prologue). En gros un tournoi est organisé avec à la clef la possibilité pour le vainqueur de faire un vœu, enfin j’imagine… car honnêtement, c’est vraiment laborieux.
Ce mode a le mérite de fixer certains objectifs assez difficiles à atteindre, ce qui m’a surpris car on constate très vite que le jeu est plutôt tendu et que la chance joue un très grand rôle. Mais c’est une autre histoire.
Pour le reste nous sommes sur du grand classique et efficace, coupes, coupes personnalisées, contre la montre et single race, tout va bien.
Un gameplay bien au fait ?
Pour le gameplay nous sommes sur du connu. Au niveau de la conduite, Chocobo GP lorgne sans honte du côté de Mario Kart. En comparaison Crash team par exemple proposait un dérapage et une conduite très différents, mais ici les sensations sont les mêmes, en moins bien cependant. La fluidité de Mario kart n’est pas là et ces dérapages au millimètres ou sur des arcs énormes ne sont pas possibles ici pour deux raisons : le feeling est légèrement différent ça manque de pêche sur l’attaque du drift et surtout le design des courses ne s’y prête pas vraiment. Mais tout de même il n’y a pas à redire, pour les contrôles tout va bien dans l’ensemble on saisit les joy-con et tout est vite maîtrisé.
Les pouvoirs individuels sont la grande nouveauté. Chaque personnage propose un pouvoir bien particulier qu’il débloque en remplissant une jauge. L’idée est bonne et les pouvoirs sont bien sympas à la manière de ce que l’on pouvait retrouver sur un Mario tennis par exemple, chaque personnage a donc une réelle identité et des renversements improbables une fois en course.
La gestion des items est clairement centrée sur l’offensive. Il n’y a qu’une seule bulle et elle dure un court instant, et aucune possibilité de tenir un objet en bouclier. Il y a la possibilité de les combiner pour augmenter les effets et cela apporte une dimension tactique bienvenue. Le jeu s’en trouve porté sur l’attaque incessante, le chaos est là et il y aura deux écoles.
- Soit vous allez trouver tout ça explosif et super fun, trouver votre perso favori et exploiter au mieux son Spécial. Ravi que jamais ô grand jamais deux courses ne seront pareilles et vous ne pourrez pas systématiquement vous prendre la rouste contre quelqu’un qui a plus campé que vous et maîtrise la conduite. Ce qui rend le tout plus fun et accessible.
- Soit vous aller trouver le gameplay trop déséquilibré sur le ratio skill de conduite et providence de l’item et pester que le moindre coup vous renvoie directement en dernière place et de ce fait que jamais ô grand jamais deux courses ne seront pareilles et vous ne pourrez vous imposer comme vous le faisiez à Mario Kart même si vous conduisez le mieux. La part de chance sera vraiment trop importante pour vous.
Le multijoueur en ligne va donc dépendre de votre affinité avec le gameplay. Le multijoueur local étant limité à 2 joueurs, le online va vraiment être le cœur du jeu et vous demander un petit investissement pour vraiment se révéler. C’est un système de grand prix éliminatoire à 64 joueurs avec un top 4 qui avance à chaque round et ça c’est vraiment cool.
En ce qui me concerne, ce qui m’a le plus gêné c’est le design des courses bien trop sage et plat qui n’offre pas de surcroît les belles courbes rencontrées et les victoires au dérapage/boost au travers ralentisseur sur le dernier virage dans un Mario Kart. Intense d’un côté et ardu, mais beaucoup moins fun et mémorable.
Un chocobo flambant ou attifé ?
Niveau technique soyons clair tout est solide. Le jeu est super coloré, les courses fourmillent de détails et les personnages sont bien animés notamment leur pouvoirs spéciaux. Ça pète dans tous les sens comme on dit. Sur la télé tout est joli malgré l’aliasing mais en portable ça prend une autre dimension, surtout sur la OLED. De toute façon le jeu est jouable en multi local à seulement deux joueurs donc voyez le mode portable comme le mode à privilégier. La bande son est vraiment excellente, et les mélodies restent dans la tête, surtout celle de l’écran titre. Dans le genre « it’s a small, small world ».
Je sais je radote mais Mario Kart reste tout de même au dessus même après toutes ces années, et on est quand même sur un jeu très soigné et super agréable à l’œil, avec des personnages que je trouve très réussis surtout pour les enfants qui n’ont pas grandi comme nous avec Mario.
Je donne donc une belle image de chocolat Poulain pour la partie technique vraiment à la hauteur.
Les circuits ressemblent presque tous à ceux de Mario Kart, la route arc en ciel, la ferme, la pluie, c’est un peu perturbant d’autant que les circuits les plus « originaux » ont les meilleurs tracés et la meilleure ambiance. Espérons que les circuits à venir soient plus audacieux car il y a vraiment matière.
Un F2P étouffé ? Omg.
L’apparition du bandeau SAISON, fait peur la première fois que l’on lance le jeu. Et cela à juste titre, à l’heure actuelle le système de progression est juste une honte qui vous pousse à payer pour tourner en rond sur 9 pistes à débloquer des bonus insignifiants. Des progrès vont être faits, cela a été promis, des personnages et des circuits, mais, ça commence à faire beaucoup pour un titre qui finit par piétiner ces œufs si fragiles sur lesquels il évoluait. Après je sais que je suis un vieux de la vieille et que ces principes de saison, de battlepass et autres abonnements à peine déguisés me dépassent, mais tout de même… Un jeu de kart tout mignon sur Switch, qu’est-ce que tu viens nous coller ton modèle économique à la Loup de Wall Street ?
Au final nous sommes sur un jeu avec un énorme potentiel, qui aurait pu briller day one, mais qui accumule certaines tares qu’il va être difficile de mettre de côté en attendant que le jeu s’étoffe au fil des « saisons ». Si la partie technique et la conduite restent solides, le tout est malheureusement trop limité et un peu fade pour être aussi engageant que son modèle biblique. Cela reste cependant une alternative vraiment viable selon les choix qui seront fait à l’avenir de ce titre.
Pour ce qui nous intéresse en tout cas en tant que famille de geek, c’est à dire se retrouver autour d’un party game fun en multi local, malheureusement c’est un peu raté.
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