Avec Street Power Football, chaque partie porte son lot de frissons

[Billet par Papa Chou]

Street Power Football
Plateforme : Switch
Date de sortie : 25/08/2020
Genre : Street Football
Joueurs : 1à2 (+online)
Développeur : SFL interactive / Games Gamajun
Éditeur : Maximum Games / Just for Games

Phénomène culturel et sportif, le Football Freestyle est de plus en plus populaire surtout avec la mise en avant des prestations hallucinantes sur les réseaux sociaux et sa présence sur les grands évènements et divers championnats.

Les petites équipes Parisienne de SFL Interactive et de Games Gamajun comptent bien donner ses lettres de noblesse à la discipline sur tous les supports actuels et faire de l’ombre au mode Volta de Fifa et ce bon vieux Fifa Street (qui pour sa part bénéficiait de moyens plutôt conséquents). Portés par l’envie d’offrir authenticité mais aussi peut-être le Nba Jam du foot et épaulés par le légendaire Arnaud « Séan » Garnier, ont-ils réussi leur pari ?

Des modes variés mais inégaux

Le jeu te propose d’emblée 6 modes différents que nous allons un peu voir ensemble :

Deviens le roi

Aucun aspect du street foot n’a été oublié et pour tous les essayer en gravissant les marches du panthéon du style il faut vous frotter directement au mode Become the King. Celui-ci introduira chaque discipline au travers d’un tuto et d’épreuves tout autour du globe dans les environnements bien variés (14 au total).

Ce mode histoire est d’ailleurs entamé par une vidéo du king français ‘Séan’ et le jeu est disponible en français sous titré intégralement. Arnaud Garnier vous guidera tout au long de ce mode histoire. Tu vas pouvoir débloquer de très très nombreuses personnalisation pour les joueurs et te frotter aux plus grands noms de la discipline parmi 25 stars.

Il faudra ainsi se familiariser avec les différents gameplay et effleurer les premières subtilités (frappes enroulées). Comme attendu, tout est rapide et dynamique, orienté arcade et beau jeu, les tricks sortent et on s’amuse très vite. Pour le reste, c’est à dire hors affrontement classique, on est sur du jeu de rythme/Qte, plus ou moins convaincant.
La présentation au style cartoon/cell Shading est relativement étrange, les décors quant à eux sont plutôt réussis, mais très vite on sent que nous sommes en face d’un jeu certes propulsé par l’unreal engine, mais de tout de même assez limite techniquement.
La bande son fait plaisir (Foot2Rue ha xd) et le tout contribue donc à souligner cet aspect urban/street que le titre dégage et ça marche plutôt bien.
On se rend compte que la durée de vie pourrait devenir finalement conséquente mais qu’en fait malheureusement le tout est peut-être un peu chiche en contenu et la lassitude guette.

Street Power Match

C’est donc le cœur du jeu. Les affrontements peuvent se jouer jusqu’a 3vs3 en multi local ou online. (2 joueurs). Il faut marquer 5 buts en 5 minutes en enchainant les tricks afin de remplir la barre de super propre aux joueurs. Il y a des power-Up qui apparaissent sur le terrain et on a vite ce feeling arcade/fun car le tout bouge vite et la prise en main est très rapide. C’est grâce à ces matches qu’on passe en mode Nba Jam du foot. L’IA fait un peu des siennes et ce des 2 côtés malheureusement. Pour bien éprouver la mécanique du jeu notamment les frappes enroulées et la gestion consommables et pouvoirs il faudra jouer en difficile.

Elimination

Un mode rapide et sous pression dans ses premières parties. Dès le contact avec la balle vous disposez de 10 secondes pour marquer ou le but se referme. Pou l’ouvrir ressortez de la surface ou perdez la balle. 1 but et c’est dehors pour l’adversaire. Réussi mais toujours tributaire de cette IA…

Panna

Les fameux affrontements dans la cage où il faut envoyer un petit pont à son adversaire. 1 but = 1 point, un panna = 2 points et 5 points pour la victoire. Faire des tricks et marquer monte votre barre de panna contest durant lequel il faudra se soumettre à un QTE de rapidité pour envoyer le petit-pont. Fun au début mais s’essouffle assez vite.

Trickshot

Il faut ici atteindre des cibles en tirant face à un chrono. Faire des rebonds, réussir son coup en une fois ou faire des effets vous rapporte plus de points. Ce mode bénéficie en outre d’un classement online. Malheureusement le tout manque de précision, l’enroulé est déroutant et la lisibilité de la trajectoire est compliquée. On s’ennuie vite dans ce mode, nini n’a pas aimé du tout.

Freestyle

Ici vous allez en solo, ou contre votre enfant qui trash-talk un peu trop, réaliser une chorégraphie de tricks la plus spectaculaire possible. Parmi 90 moves vous allez devoir enchainer en dosant la difficulté et la variété de votre set. Dans les faits : un pur jeu de rythme. La movelist est conséquente et les timings réglables au cas où via les options. On s’amuse un temps en vs, mais ça s’essouffle vite en solo ( sauf si on veut bosser dans son coin pour humilier son rival :).

Le jeu est donc très largement prisonnier de ce contenu qui le ferait presque passer pour un mini party-game alors que ce n’est pas le cas. En vs local, on s’amusera de sûr, en solo c’est vraiment autre chose…

 

Une réalisation en demi teinte

Alors attention, soyons bien conscient que l’on parle d’une petite équipe dont la passion et l’abnégation n’est pas à remettre en cause et que le budget ne devait pas être faramineux, le hic cela dit est que le jeu est proposé à 50€ et non une vingtaine comme la plupart des indés du store…

Comme dit plus haut, les graphismes ont un parti pris assez étonnant qui ne marche pas très bien selon moi. Ces contours abusifs, ces épaules… enfin bref même Street Hoop ou le soccer slam de 2002 sur émulateur ont actuellement plus de personnalité. ( Non pas Street Hoop j’abuse :p )

En fait la relative rigidité de l’animation (il faut voir une joueuse passer d’un spot de trick shot à l’autre avec cette démarche incroyable pour comprendre) plombe un peu le tout. Les mouvements des tricks sont très bien retranscris motion capture oblige, mais tous les déplacements normaux, les courses et mouvements latéraux sont vraiment ratés. Les explosions et les divers effets ne rendent pas très bien, je n’ai joué au jeu que sur switch, mais Tv ou portable cela reste assez pauvre.

Les décors passent bien mais manquent de vie, les joueurs restent reconnaissables, et on peut les personnaliser totalement avec plein de stuff.

Pour en rajouter, out of the box le jeu propose un équilibre sonore qui occulte complètement les bruitages, sabrant un peu la dynamique de l’action. Il faut le faire à la main absolument sinon la musique couvre tout. Et les maigres applaudissements et quelques encouragements manquent vraiment de punch. On aurait aimé une grosse ambiance avec pourquoi pas un commentateur bien présent comme ça se fait lors des events IRL, chaque tricks et mise à l’amende devrait faire l’objet d’une ‘enflammade’ de la foule et du speaker.

Tout cela nuit un peu immédiatement au titre et il est difficile de passer outre une fois le gameplay digéré. C’est dommage, peut-être l’opus suivant prendra t’il une direction différente, d’autant qu’il faut soutenir les jeux de niche comme ça, souvent plus modestes, mais plus respectueux. ( je pense par exemple à Fire Pro Wrestling par rapport à WWE de 2K)

Et les kids dans tout ça

Pour les enfants la donne est bien différente. Notre petite nini qui adore tout ce qui est spectaculaire sur youtube avait déjà vu, et notamment avec des filles ultra douées, du foot freestyle et elle adore particulièrement le mode freestyle qui est un jeu de rythme.


Pour elle les matchs sont fun et les powerups et divers tricks lui plaisent énormément. A chaque session bien sur cela lui donne envie de sortir tester les jongles mais elle ne suit pas toujours les conseils du début de Séan Garnier  » s’entrainer dur et s’acharner  » lol
Les tricks shots ne lui plaisent pas du tout, et le système de frappe enroulé s’avère trop difficile à appréhender pour elle. Panna lui plait aussi pas mal puisqu’elle se mesure directement à moi et prends un malin plaisir à m’humilier car c’est très accessible. Par contre elle trouve aussi le jeu plutôt vilain, et avec les plus grands il sera difficile de leur faire oublier Fifa…

La dimension en multi local avec ses enfants n’est donc pas la même. Comme souvent le fun et les bons moments répondent présents et on voit le jeu autrement. Pensez-y donc si vous comptez jouer avec vos kids le constat est bien moins alarmant !

Les promesses de l’avenir

Des DLC gratuits sont déjà annoncés, notamment avec l’ajout des jumeaux El-Zein : les Skilltwins, et un nouvel environnement et on peut espérer qu’avec quelques patches, des corrections d’abord simples comme le son puis plus profondes sur l’iA et la précision générale du titre viendront relever le niveau. Il y a tellement d’exemples de jeux qui se sont étoffés sur le court/moyen terme que c’est tout le bonheur qu’on lui souhaite afin de se relancer.

Pour autant à l’heure actuelle nous restons face à un jeu tout de même plaisant et fun, qui s’essouffle rapidement en solo et bien moins vite en multi mais tout de même le contenu reste techniquement bancal et trop faible pour le ticket d’entrée.

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